Une simple partie de chasse...

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Une simple partie de chasse...

Les parties de chasse étaient bien les seules choses qui permettaient au vieux roi de se sentir à nouveau jeune et plein d'assurance. Bien sur, le roi retrouvait les sensations propres à la chasse, au combat. L'adrénaline de la traque, l’excitation lors du premier coup donné, la jouissance lors du coup de grâce. Le vieil homme retrouvait toute sa force d’antan lorsque le gibier se trouvait face à lui, cerfs, sangliers, faisans... Peu lui importait la cible, dans ce genre d’escapade, la seule chose qui comptait était de ressentir le frisson de la chasse.

Aujourd'hui, Lakshmi avait bien voulu l'accompagner. En tant que Bannis, et princesse accomplie de Thorgal, elle devrait apprendre à manier les armes. Leur arsenal se limitait au stricte nécessaire pour ce genre de chasses : un arc, et une épée longue chacun.

Cela faisait déjà trois fois que la jeune fille ratait sa cible. Les oiseaux autour du lac étaient des proies faciles pour l'entrainement. Seulement, plus la jeune fille manquait le mille, plus les oiseaux se faisaient rares, prenant rapidement la fuite, envahis par la peur qu’engendrait la flèche qui venait se planter dans le sol, au milieu d'un groupe, ou bien éclabousser les oiseaux sur les rives du lac.

-Prends ton temps, Lakshmi, nous avons tout notre temps. N'ai pas peur de bien tendre ton arc, et relâche la corde d'un coup sec...

Tout en expliquant la théorie, Elysear illustra ses propos en tirant une flèche sur un oiseau quelque peu esseulé du reste.

-Tu vois, ma fille, la chasse est comme la guerre. Il faut savoir frapper les cibles faciles pour faire diminuer les forces ennemies sans pour autant sacrifier trop de munitions.

En disant cette dernière phrase, un sourire de satisfaction apparu sur les lèvres du vieux roi. C'est ainsi qu'il avait affaiblit les forces du précédent roi, qu'il avait réussit à préserver son armée largement inférieur par la force numérique mais qui était pourtant arrivée aux portes d'Askeladd en nombre bien supérieur. Puis, cette réjouissance s’effaça, laissant la place aux visions qui le hantaient. Le sang qui avait coulé, les innocents sacrifiés sur l'autel de la violence, de la guerre, de la bataille pour le trône, ce dangereux jeu de chaises musicales qui animait Thorgal.

-N'oublie jamais que tous ceux que tu tue ne représenteront plus jamais ton royaume et qu'ils ne feront que souiller un peu plus de leur sang ton règne...

Le soleil tapait fort sur le point d'eau qui faisait miroiter les rayons du soleil, dansant sur le lac. La terre autour du point d'eau contrastait avec l'étendue vitale qui s'étendait sur une large surface. Le silence régnait si on oubliait les chants des oiseaux et les remous de l'eau agitée par les quelques animaux qui vivaient sous sa surface. Toutes les conditions étaient réunies pour que le père et sa fille passent un après midi de chasse tranquille, paisible, sans incident...

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Une simple partie de chasse...

Aujourd'hui, c'était une journée père et fille comme Lakshmi adorait. Elle et son père se retrouvaient hors du palais, ensemble et il s'amusaient, discutaient et ne remarquaient même pas les gardes qui les escortaient tant ils étaient discrets. Quoique, aujourd'hui ce n'était pas une journée aussi agréable que les autres. Je vous explique, Lakshmi et Elysear se trouvaient près du lac de Kölfrath pour l'apprentissage des armes. La princesse de Thorgal ne connaissait rien en cette matière et lorsque son père tirait pour lui faire des démonstration en lui expliquant la théorie, 10 fois de suite, elle ne l'écoutait pas. Elle était embarrassée de manquer ses coups chaque fois, trouvant le tir à l'arc plutôt difficile. Si Lakshmi devrait choisir entre le combat au couteau et le tir, elle choisirait couteau à coup sûr. C'était une technique beaucoup plus facile et elle ne risquait pas de manquer la cible par son manque de vise. Au même moment où elle bandait son arc pour tirer sur un des oiseaux, son père lui parlait et lorsque la corde lui échappa, envoyant la flèche au mauvais endroit, elle se tourna vers son père, maussade.

Papa ! Tu m'as déconcentrée en parlant !

Boudeuse, elle sortit une nouvelle flèche de son carquois et la plaça sur son arc, bandant à nouveaux puis après une inspiration, elle tira. La flèche alla se planter dans l'ail d'un oiseau. Ce n'était pas où elle visait mais c'était de gros progrès depuis leur arrivée où elle ignorait comment tenir un arc. Un peu avant son nouvel essai, elle l'avait entendu dire que la chasse était comme la guerre, ce qu'elle refusait de croire. En chasse, tu es seul ou quelques uns contre une cible à la fois alors qu'en guerre, il y a des centaines ou des milliers de personnes qui hurlent, crient, et meurent autour de toi et qu'il y a d'autres milliers de personnes face à toi qui n'attendent qu'à te tuer. Toutefois, elle avait écouté son père et hoché la tête à ses propos. Alors qu'elle rangeait son arc dans son dos pour aller récupérer sa proie, son père lui dit quelque chose qui la força à s'arrêter et lui adresser un regard. À première écoute, c'était quelque chose de compliqué à comprendre. Se repassant la phrase quelques fois dans sa tête, un petit sourire étira ses lèvres.

Tu me connais, papa... J'ai de la difficulté à tirer correctement sur un simple animal et encore là, j'en éprouve des remords. Je me demande bien comment je vais pouvoir tuer un humain sans vouloir me suicider par la suite.

Elle échappa un petit rire, sachant que son père allait lui dire de s'endurcir pour pouvoir monter sur le trône mais dans la tête de la princesse, son père avait encore quelques années devant lui et il ne la quitterait pas de si tôt. Lakshmi n'avait pas envie de perdre la dernière personne à qui elle accordait son amour et sa confiance pour ensuite monter sur le trône où siégeait Elysear et prétendre que tout va bien. Se rendant vers la victime de sa flèche, elle remarqua qu'elle vivait encore mais que des gémissement s'échappait sans parler des convulsions qui prenaient l'oiseau. Lakshmi s'agenouilla et soupira en voyant que les dégâts n'était pas assez grave pour tuer l'oiseau dans les prochaines minutes mais pas assez mineurs pour qu'il puisse guérir. D'un geste rapide, la princesse sortit un poignard caché dans sa botte et le planta dans le coeur de l'oiseau, lui enlevant ainsi toute vie qui le parcourait quelques minutes avant. Elle soupira en regardant la victime puis se releva en le tenant.

De la volaille pour le dîner ?

Sans avoir le temps de terminer sa plaisanterie, elle remarqua une ombre bouger derrière son père. Les gardes ne semblaient pas alertés et son père encore moins. Était-elle la seule à avoir vu cette silhouette passer en vitesse ? Était-ce des hallucinations ?

Mais qu'est-ce que...

Elle lâcha sa prise et s'approcha de l'endroit où elle avait vu l'ombre bouger. Elle n'entendait aucune respirations, les gardes et son père la prendraient peut-être pour une folle si elle disait ce qu'elle avait vu mais la sécurité de son géniteur importait plus que la façon de laquelle ils voyaient la princesse.

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Le vent glacial fouettait violemment Emeline et celui-ci créait d’innombrables frissons sur sa peau. Tous les membres du corps de l’ondalienne étaient engourdis et semblaient se détacher peu à peu de son être. La personne tout entière de la jeune femme était saccadée par de violents tremblements. La faim tenaillait agressivement son ventre et l’épuisement était de plus en plus évident. Si Emeline ne trouvait pas rapidement une solution, elle serait probablement morte au lever du soleil. Elle ne possédait plus aucun vêtement, la robe qu’elle portait quelques heures plus tôt à été dérobé par son dernier client et il partit sans payer. Il était maintenant vrai que la jeune magicienne ne possédait plus rien.

Marcher était la seule solution qui lui était venue en tête. Si elle ne succombait pas au sommeil, elle ne pourrait pas mourir d’épuisement. Du moins, pas pour le moment. Les pas d’Emeline frôlaient le sol avec rapidité, tentant avec le peu de force qu'elle le pouvait de ne pas se laisser aller dans les bras de Morphée. Combien de temps avait-elle marché, elle ne le savait pas et elle ne savait pas combien de jours également. Le soleil et la lune défilaient dans le ciel et la jeune femme n’avait plus la notion du temps.

Quelques jours plus tard.

Le soleil habitait fièrement le ciel et la température était beaucoup plus chaude que la nuit précédente. Emeline était agenouillée près d’un lac, les mains trempées dans l’eau. Même si la qualité de cette étendu d’eau laissait à désirer, elle n’avait pas d’autre choix si elle ne voulait pas finir déshydraté. Soudainement, un bruit attira son attention.

Un objet arrivait directement en sa direction, quelque chose de petit et de rapide. Emeline pouvait l’entendre, mais elle ne savait pas de quoi il s’agissait. Une vive douleur se manifesta alors à son abdomen. La jeune femme lâcha un long cri strident qui trahissait sa douleur. Une flèche, qui semblait être une flèche qui n’avait pas atteint sa cible, était plantée dans son ventre. Le sang coulait avec rapidité et la vision de l’ondalienne s’embrouillait. La seule chose qu’elle distingua avant de sombrer dans l’inconscient était des pas qui venaient dans sa direction. Le corps nue de la magicienne s'échoua alors à quelques centimètres du lac.

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