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 Crash test de l'aiglon...

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MessageSujet: Crash test de l'aiglon...   Crash test de l'aiglon... EmptyMer 11 Avr - 21:21

La petite brune saute d'une tuile à l'autre. Pieds-nu, hop! Hop! Hop! A cloche pied, sur ce qu'on appelle communément un toit. Mais ou va t'elle? Que fait elle? Le sait elle? Pas sûre! Le vent s'engouffre dans les voilages de sa juppe et suggère ses formes coquettes. Les méandres ténébreux de sa chevelure soufflés par le vent semblent animés d'une volonté de danser qui leur est propre. Les liens de son corset flottent derrière elle et claquent!Les yeux océans perdus dans le vide, Roxanne écarte les bras... Plus que quelques mètres avant la fabuleuse aventure! Elle est l'aigle qui prend l'envole, ce maître des cieux, cet arrache-ciel. Elle sent le vent qui s'engouffre dans ses plumes, le froid qui la dévore, l'herbe qui chatouille ses serfs. Elle pose son étrange regard fixe sur l'horizon, une determination inébranlable dans le fond du crâne. Cette fois c'est le grand jour, l'aigle de marbre le lui à dit! Elle aussi pouvait voler, il ne lui suffisait que d'un peu de volonté. Elle fit ce pas... Ce pas de trop, sans même l'ombre d'une hésitation! Une voix d'enfant, sortie d'outre tombe raisonna dans sa mémoire, puis des éclat de rires semblable à des grelots:
Une poule sur un mur, qui picorait du pain dur, picotti picotta, lève la queue et puis s'en va! Hahahaha!Roxanne, la douce endormie, dans un sourire sauta dans le vide! Déployant ses ailes de toute son envergure! Le vent vicelard se faufilant dans les moindres recoins de ses atours. Gonflant les voilages mais ne ralentissant en rien la chute:
Ouiiiiii, ça y'est! Je vollllleeeee!!! S'ecria t'elle!
Les clochers sont haut. Les donzelles... fragiles! Combien de probabilité y'avait il pour que la demoiselle s'en sorte indemme?
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MessageSujet: Re: Crash test de l'aiglon...   Crash test de l'aiglon... EmptyMer 11 Avr - 22:36

Vuzlin vaquait, pensif, dans les rues du petit hameau qu'il avait élu pour passer la nuit à venir. On ne lui avait pas posé de questions, quand bien même il était un Merisien. Après tout, quelle raison y avait-il de l'ennuyer, lui, un pauvre étranger ? La paix des Quatre régnait encore et la nation de l'Air n'entretenait pas avec Vënmher des relations moins cordiales qu'avec les autres. Vuzlin ne savait que penser des Éthérés. Au cours de sa petite virée en Phoebia, il avait pu croiser des Eradrins et vérifier par lui-même la véracité des écrits de ses pairs sur cette race forte et fière. Il en avait même été quelque peu secoué. Ces rougeauds du Feu étaient peut-être bien de braves combattants et de fiers gaillards, il n'en demeurait pas moins imbus de leur puissance et convaincus de leur supériorité. Certes, il ne les condamnait pas - lui aussi était fier de son espèce - mais de tels compagnons avaient de quoi vous laisser pantois après une journée à cheminer de concert. Les Éthérés ne se démarquaient pas plus des descriptions millénaires laissées par les Anciens, et le jeune Patriarche en était quelque peu déçu. Mais au moins avaient-ils le mérite d'être aussi différents des Eradrins, que l'air est différent du feu justement. Il n'appréciait pas vraiment leur détachement du monde mais n'était-ce point ce qu'il était venu chercher en faisant par ici ce détour ? Il aurait pu rentrer directement en Vënmher mais non, il avait choisi de visiter un peu Altheria, à la recherche de paix. Une paix qui lui semblait bien illusoire à présent, tant le souvenir de ce qu'il avait pu contempler l'avait laissé perplexe. Le dépaysement apporté par l'exotisme d'Altheria ne l'aidait décidément en rien.

Alors qu'il se trouvait à déambuler, plongé dans ces biens sombres pensées, Vuzlin fut distrait par une vue bien étrange. Il ajusta ses ustensiles pour être bien sûr de n'avoir point été abusé par sa vision médiocre et sut que ses sens ne lui jouaient aucun mauvais tour. Là-haut, sur l'un des toits du hameau, gambadait joyeusement une jeune Éthérée. Gambader ne semblait toutefois pas un terme approprié, tant il semblait plus juste de dire que la jeune femme sautillait comme une écervelée, inconsciente de la réalité - à savoir le sol en dessous d'elle. Vuzlin se surprit à béer, tant ce spectacle lui était insolite. Il se ressaisit cependant assez vite, juste assez pour comprendre qu'il se devait de réagir. Personne autour de lui ne semblait voir le drame en devenir. Il n'avait pas le temps de se précipiter sur le toit pour empêcher l'inconsciente de commettre quelque acte regrettable mais il n'en aurait guère plus pour se ruer au pied du bâtiment et la saisir au vol. Il sut qu'il devrait requérir aux pouvoirs de son élément et cette perspective ne l'enchantait pas, surtout en plein territoire étranger. Peu importe, songea-t-il, une vie est en jeu.

Alors même que l’Éthérée s'affranchissait de la sûreté rassurante du sol sous ses pieds en braillant des propos incohérents, il étendit sa conscience au terrain environnant. En un centième de seconde, il connut la composition de la moindre roche présente et sentit le sol irradier sa puissance discrète. Il ne lui fallut guère plus de temps pour bouleverser l'équilibre naturel et imposer sa volonté conquérante à la Terre. En un sens, lui et Elle étaient comme deux amants, se connaissant parfaitement et jouant à se dominer l'un l'autre, à tour de rôle. Quoiqu'il en soit, il se sentait obéi et fit aussitôt jaillir du sol deux longs bras de pierre qui empoignèrent en une infime fraction de seconde celle qui prétendait se jouer de la gravité. Vuzlin souffla : il n'avait pas échoué, et l’Éthérée était encore en vie. Bien sûr, il ne doutait pas de ses capacités mais le risque d'échouer n'était jamais nul, il ne le savait que trop bien. Aucun calcul, si savant soit-il, ne pouvait rien y changer. Il fit descendre en douceur les membres pierreux puis les fit réintégrer le giron de la Terre avant de relâcher son emprise. Il sentit par là même la Mère de tous reprendre ses droits et imposer à sa substance l'harmonie naturelle qu'il s'était permis de perturber. Il adressa une prière muette à la servante zélée de Vënker et courut vers celle qu'il venait de sauver.

Bien que plus petit qu'elle, il n'en demeurait pas moins plus fort et l'aida à se relever sans un brin d'effort. Qu'avait-il pu bien lui passer par la tête ? S'était-elle prise pour l'aigle, symbole de ces contrées ? Une bien curieuse personne assurément... et qui lui avait fait oublier en un instant les horreurs rencontrées il y a quelques jours.
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MessageSujet: Re: Crash test de l'aiglon...   Crash test de l'aiglon... EmptyJeu 12 Avr - 0:10

L'air, ce vagabond libre et souple, ce délicat et tumulteux assoiffé d'espace. La terre, cette colosse d'argile inébranlable et sédentaire, cette force tranquille et dure. Si peut de chance pour qu'ils se rencontre un jour. Si peu de chance pour que l'un sauve l'autre et pourtant... Sans l'intervention salvatrice du Merîsien, l'Ethérée ne serait plus de ce monde. La chute ne dura qu'une seconde, mais les sentiments qui traversèrent l'esprit de la jeune ecervelée furent nombreux, divers et variés. Tout d'abord l'extase, la pleinitude d'un songe qui se réalise. Ensuite l'inquiètude. Son inquiètude? Certainement pas! Plutôt l'empathie dût à l'inquiétude d'autrui. Une inquiètude pour son sort à elle? Oui c'est ça. On s'inquiétait pour elle! Pourquoi? Elle savait trés bien volé! Elle detestait qu'on remette ses compétences d'héroïne en cause... L'autre sentiment qui intervena dans son esprit, c'est la curiosité. La prise de conscience d' une anomalie dans son paysage. Comme un point sur un tableau blanc ou plutôt une montagne qui n'a rien a fiche au milieu de ces plaines. Ensuite... Le choc! La terre envahit son esprit. Son esprit? Non... encore une fois celui de quelqu'un d'autre qui tourne son attention sur elle. L'angoisse s'empare d'elle enfin! Elle réalise la chute! La terre qui s'annonce inéluctable, qui se rapproche comme pour l'engloutir!Elle ressent, la manipulation magique tournée vers sa personne. Elle n'en comprend pas les codes. Mais elle voit distinctement des bras se dessiner dans l'esprit du mage qui manie la terre. Elle n'aurait d'ailleur jamais dessiné ça comme ça. Puis soudain, elle sent des tenailles se refermer délicatement sur ses hanches et son cou.. Elle éclate de rire, ça la chatouille! Elle pose ses mains sur les bras géants et tente de les repousser pour s'en liberer, tandis que ses dernier rentre d'eux même dans la terre pour la reposer doucement sur le sol. Assise par terre. Coupée de son rêve de vol qu'elle avait déjà oublié. Elle inclinait la tête sur le côté, couverte de poussière, le regard dans le vide. Ressentant un flot de pensées cacophonique provenant des habitants qui avaient vu la scéne. Un mélange de tout et n'importe quoi qui donnait:
"D'ou sort t'il?" "Vous avez vu s'qu'il à fait?" "Il lui a sauvé la vie!" "Qu'il s'en aille avec sa magie profane!" "Pourquoi a t'elle sauté?".
Elle attrappa son visage dans ses mains et les crispa sur ses oreilles. Les sentiments vifs des gens alentour lui mettait la migraine et surtout elle n'y comprennait rien. Qui ça "il"? Son corps se mit à trembler tandis que son esprit recevait ce trop plein d'information. Un esprit qui se baricadait à nouveau, dés lors que ses pensées se recentraient sur quelque chose en particulier. Soudain, on la souleva de terre, comme si elle avait été plus légère qu'une plume et on la remetta sur pied. Le contact des mains du Mêrisien provoqua en elle un flot de pensées et même un flash sur les 5 dernières secondes qui venait de se passer. Le magicien de la terre sans doute encore légèrement sous le choc. La jouvencelle se remémora alors toute la scéne d'un seul coup et la comprit de son oeil à lui... Ce qui la fit rire! Un peu plus et ses carottes etaient cuites sans lui! Elle agrippa les bras du Merisien et plongea son regard saphir dans le sien et propulsa ses paroles dans son esprit, sa façon à elle de lui dire merci:

Toi aussi tu veux voler?

Elle ne pouvait pas faire voler son corps... Ni même celui de l'homme. Mais elle pouvait lui offrir le vol dont elle-même avait toujours rêvé. Elle resserra ses doigts sur ses poignets à s'en blanchir les phalanges et lui envoya une illusion de son crue. Elle le dôta de deux ailes d'aigle royal d'environ 5 mètre d'envergure puis en usant d'une concentration extrême pour bâtir son songe et manipuler l'esprit du Mêrisien. Elle provoqua en lui l'envie de s'en servir. Dans leur esprit à tout deux, le Mêrisien battait des ailes et commençait déjà à s'élever vers le ciel. Roxanne lui fit un grand sourire et un signe d'en bas et lui projetta les mots:

Bonne balade!

Puis! Le Mêrisien partit en songe s'envoler vers la statue qui représente la région, puis au dessus des plaines, des forêts , des lacs et des montagnes... Un songe agréable ou l'homme pouvait volé de toute la puissance de ses ailes, s'enhivrant du paysage. Mais soudain. Un éthérée qui avait les capacités pour voir sa magie à l'oeuvre se propulsa dans l'esprit de Roxanne, interrompant le cours de sa concentration:

Arrête! Laisse-le! Lui ordonna l'inconnu de nul part.

L'illusion disparut comme par enchantement. Ses mains toujours sur ses poignets, elle le lâcha. Ayant une fois de plus du mal à remettre de l'ordre dans ses souvenirs et a se remémorrer ce qu'il venait de se produire. Mais que faisait ce type devant elle? Pourquoi était elle si epuisée?
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MessageSujet: Re: Crash test de l'aiglon...   Crash test de l'aiglon... EmptyJeu 12 Avr - 15:47

Vuzlin savait les Éthérés d'une bien étrange nature mais jamais il ne se serait attendu à ça. Sans aucun effort apparent, la jeune femme avait percé les barrières de son esprit et s'était introduit dans son psychisme, violant l'intimité de ses pensées et y semant par-là même un joyeux désordre. Il avait senti comme un merci puis tout s'était emballé. Il s'était subitement senti dépossédé de son corps et de son libre-arbitre, à la merci de celle qu'il venait de sauver. Certes, il n'avait pas eu l'impression d'être agressé, bien au contraire. L'intruse semblait même sincèrement désireuse de lui faire plaisir et s'était piqué de lui offrir une envolée mentale. Il s'était senti devenir aigle, revêtir de longues ailes recouvertes de plumes, et s'était même pris à désirer les vastes étendues des cieux. En tant que Merisien, Vuzlin appréciait fort le contact rassurant du sol sous ses pieds, comme si la Terre elle-même lui assurait son appui à chaque pas, mais ce désir... Ce désir lui avait embrasé les entrailles et un innommable sentiment de plénitude s'était emparé de lui alors même qu'il délaissait son élément naturel pour l'air. Il avait perçu l'infinité de ces espaces déserts, appréhendé l'immensité du monde des esprits qu'il effleurait par la même occasion, sentant ce continuum vibrer en rythme avec les pensées de milliers d'êtres. Il avait compris plus qu'il n'aurait souhaité savoir et avait aimé cela. Le vol lui avait procuré une sensation d'extase animique qui l'avait porté loin dans les contrées du plaisir. Un plaisir coupable certes, contre-nature, quasi-blasphématoire, mais pourtant véritable.

Puis l'ordre avait sonné. L'injonction, à la fois puissante et irritante, retentit dans son esprit comme un coup de fouet. Il se sentit revenir à lui, recouvrer la pleine possession de ses moyens et il s'en réjouit. Mais une certaine tristesse secoua les tréfonds de son être, une partie de lui qui avait goûté à l'infini des cieux et qui plus jamais ne pourrait lui pardonner d'avoir regagné la terre ferme. Vuzlin relâcha son étreinte sur les bras de la jeune femme et se massa les tempes. Il avait le tournis, sans trop savoir pourquoi. Enfin si, il le savait. La magie de l'air impressionne si fort les esprits qu'elle finit par marquer les corps, se remémora-t-il. Cette vérité, jusque-là simplement consignée par écrit, avait à présent tous les accents d'une réalité tangible. Il devait se remettre et reprendre contenance. Il n'avait jamais subi une telle agression et ne savait trop comment on pouvait fermer son esprit à l'invasion d'une telle puissance. Car c'était bien d'une agression qu'il s'agissait, toute innocente qu'elle puisse paraître. Avec tous les aspects de la joie certes, mais d'une joie qu'on lui avait imposée, et qui même morte continuerait encore longtemps de le troubler. Une chance que l'individu qui avait rompu le charme ait ressenti son trouble, sans quoi, qui sait, il serait peut-être encore à voltiger par-delà les horizons du monde de l'esprit.

Il regarda la personne qui lui était finalement redevable. Il avait perçu plus qu'une étincelle de folie en elle, une inconstance si conséquente qu'elle n'en manquait pas de rejaillir sur ceux qu'elle "visitait". Il ne savait trop que penser de tout cela. En un sens, elle ne lui avait pas vraiment fait de mal mais qui donc pouvait bien entrer ainsi dans le psychisme d'inconnus sans raison valable ? Peu importait après tout. Il avait accompli son devoir en lui sauvant la vie, rien de plus, rien de moins. Et il lui revenait encore de s'assurer qu'elle aille bien. Faisant fi des chuchotements autour d'eux, il s'adressa à la jeune Éthérée d'une voix qui se voulait apaisante :
Comment vous sentez-vous ? Tout va bien ?
Voyant qu'elle traînait à lui répondre, il s'acquitta des salutations que la convenance imposait :
Mon nom est Vuzlin Arthrond, et j'apprécierais fort de connaître le nom de celle dont j'ai en ce jour sauvé le nom. Quel est donc le vôtre, gente demoiselle ?
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MessageSujet: Re: Crash test de l'aiglon...   Crash test de l'aiglon... EmptyJeu 12 Avr - 23:53

Comment vous sentez-vous ? Tout va bien ? Lui demanda t'il.

Si elle allait bien? Pas vraiment... Son corps tremblait comme un agneau nouveau né. Transporter l'esprit d'un éthéré dans une illusion a vol d'oiseau avait toujours était facile pour elle. Les éthérés étaient capables de profondes méditations ce qui leur permettaient de tisser solidement le songe avec elle et même de s'y accrocher fermement pour ne pas laisser l'oiseau s'echapper. Les êtres de l'air étaient même particulièrement friands de ce genre de magie. Certains arrivaient même a rentrer directement dans l'esprits des aigles pendant leur méditations et à voir le ciel à travers leur yeux. Mais soulever l'esprit d'un Mêrisien, c'était une autre affaire... Un sortilège épuisant! Jamais elle n'avait soulevé aussi "lourd". Elle avait sentit l'homme s'accrocher à la terre... A moins que ce ne soit la terre qui avait tenté de le retenir. Elle avait sentit l'inquiétude du messire, mais elle n'avait retenu que sa jouissance... Tel un voyeur par le trou d'une serrure, elle l'avait surprit en flagrant délit dans ce plaisir contre-nature... et elle avait aimé ça. Si elle avait entendu la question de l'homme, son inconscient ne jugeait pas nécéssaire d'y répondre, son esprit encore trop embrumé par les souvenirs de l'experience mais surtout le flot de question qui assaillait maintenant sa petite tête brune.

Mon nom est Vuzlin Arthrond, et j'apprécierais fort de connaître le nom de celle dont j'ai en ce jour sauvé le nom. Quel est donc le vôtre, gente demoiselle ?

Son esprit cabochard avait la faculté étrange et inadéquat de sauter du coq à l'âne. Si bien qu'elle ne s'interessa qu'à quelques mots dans toute sa phrase. Ejectant tout ce qui dans son inconscient paraissait superflue: Vuzlin Arthrond – gente demoiselle. Voilà son essentiel.
Vuzlin = Un prénom ça.
Gente demoiselle=galant=un prince?
Oui c'était ça. Par esprit d'association : Vuzlin était un prince.
Elle appuya son regard bleu sur lui... Un regard étrange et inquisiteur, parfait pour un interrogatoire ou un examen médical. Alors c'est à ça qu'un prince ressemblait? Bizarre... Elle les imaginait nettement plus grand. Pas grave... c'etait un prince quand même. Elle décocha un grand sourire idiot et remetta de l'ordre dans sa crinière ébène d'une façon une touche maniérée... En matière de drague, Roxanne avait trés certainement de gros progrés à faire... Soudain elle s'écria. Son esprit ayant encore tourné une page en appercevant un arrosoir!:

Ohhhh!!! Vous auriez bien un instant pour prendre le thé n'est ce pas, il est bien chaud!?

Elle n'attendit pas que le Merisien lui réponde et elle se précipita sur l'arrosoir pour verser l'eau immaginaire qu'il contenait dans une tasse tout aussi immaginaire. La scène, pour l'oeil de celui saint d'esprit donnait a peu prés ceci... D'un geste désinvolte mais délicat, une jeune brunette versait sur ses doigts les dernières gouttes d'un arrosoir asséché. Puis elle posa "la tasse" invisible sur un rocher et s'asseya à côté.

Approchez donc messire... Je vous ai fais visiter mon pays. Parlez moi donc du vôtre... Oh.. Au fait... Appellez moi Roxanne - un peu de sucre dans votre thé?
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MessageSujet: Re: Crash test de l'aiglon...   Crash test de l'aiglon... EmptySam 14 Avr - 10:58

Désarçonné. Voilà le mot qui caractérisait l'état d'esprit de Vuzlin. Cette Roxanne avait le chic pour être où on ne l'attendait pas. En tant que Merisien, il avait toujours agi de façon logique, cohérente, quasi-mathématiques. Il avait parfois poussé la logique assez loin, se plaisant à user d'argumentaires construits comme de véritables armes rhétoriques déployées contre ceux qui prétendaient lui donner tort ou tout simplement le plier à leur volonté. Bien sûr, tel n'était pas le cas ici. Roxanne ne cherchait sûrement pas à obtenir de lui quelque avantage - et de toute façon, autant dire qu'il ne voyait pas ce qui pourrait contenter une si volatile personne. Mais il sentit qu'en cet instant ses raisonnements n'auraient aucune prise sur elle, tout simplement. Pour celui qui ambitionnait d'avoir un complet contrôle de son existence, c'était un coup de plus à son égo. Après tout, lui, Vuzlin Arthrond, censément le plus grand mage de tout Vënmher avait senti son esprit dominé en une fraction de seconde sans qu'il ait pu ne serait-ce qu'esquisser une défense. Il n'en voulait pas à l'étrangère mais se sentait malgré tout un peu humilié, quoiqu'il eut préféré la torture que de l'avouer. La fierté et l'orgueil n'entraient pas en jeu lorsqu'on dirigeait une nation. C'est pourquoi il s'assit face à la jeune Éthérée, un brin circonspect. La scène pouvait sembler curieuse pour les observateurs ici présent, et Vuzlin ne pouvait que partager ce sentiment.

Il vint à son souvenir un livre que ses parents adoptifs aimaient à lui lire. Il était question d'une jeune Merisienne qui venait à se perdre dans les passages labyrinthiques de Vënmher et parvenait à la surface. Là, elle trouva un pays de folie et de merveilles à nulles autres pareilles. Et elle se trouva invitée à boire le thé avec un Atatosk , l'un de ces rats surdimensionnés, ici doué de parole et un Svartal, l'un de ces étranges humanoïdes pourtant si hostiles, pour l'occasion chapeauté. Ils festoyaient en l'honneur d'une bien étrange fête, ou plutôt d'une ''non-fête''. Vuzlin ne se rappelait plus s'il était question d'un anti-anniversaire ou de quelque autre terme analogue. Depuis, il avait appris que la surface n'était point une terre méconnue mais bien peuplée par de nombreuses races et même par quelques Merisiens qui gardaient le point d'entrée vers Vënmher la souterraine. Pourtant, en ce jour, il se sentait redevenu un enfant impuissant à contrôler son destin et avait l'étrange impression d'être cette fois l'un des personnages du roman.

Il regarda Roxanne droit dans les yeux et crut lire une certaine étincelle d'excitation à l'idée de l'entendre raconter son histoire et, bizarrement, il en était heureux. Les quatre races avaient beau demeurer en paix, l'égoïsme des nations restaient de mise et l'on se préoccupait assez peu de savoir ce que faisait son voisin, tant qu'il ne vous trahissait pas et vous vendait toujours les services désirés. On avait perdu la curiosité de l'autre et c'était bien dommage. Vuzlin aimait à apprendre de nouvelles choses, sachant qu'il y gagnerait toujours plus de sagesse et de réactivité, et il ne dédaignait pas non plus faire montre de son savoir. En un sens, Roxanne ne pouvait lui faire plus plaisir. C'est pourquoi il se mit à parler d'une voix qui se voulait lyrique, à la fois douce et didactique.

Il est difficile de parler de mon pays à l'un des vôtres, Roxanne. Vous évoluez en des espaces à ce point ouverts qu'ils ont de quoi terrifier les miens, sans que je fasse exception à la règle. Car, voyez-vous, mon pays, que l'on nomme Vënmher est un pays sous les pays. Voyez ce sol dur sous vos pieds. Et bien apprenez qu'il y a, là, sous vous, bien d'autres contrées, la plupart désertes et désolées, mais ô combien d'autres emplies des richesses du sol et de la vie. Mon pays n'est qu'une infime partie de ce vaste continent mais il n'en demeure pas moins la plus belle de toutes les étendues souterraines. Mon peuple y a œuvré des siècles durant, travaillant dur et a fait de Vënmher la perle des profondeurs. Si un jour vous y veniez, vous trouveriez comme ailleurs des fermes et des mines, de toutes ces choses qui nourrissent la vie et la richesse, et vous verriez en elle la force vitale, le cœur battant de ces lieux. Vous trouveriez également de vastes quartiers constellés de pierre précieuses, d'une beauté sans nom. Par endroits, vous contempleriez les enfers rougeoyants de nos forges, dont sortent le fer de nos épées étincelantes, qu'aucun ne peut surpasser, mais également bien de nos outils. Non loin sont les ateliers dont sortent les artefacts qui enorgueillissent nos hommes et embellissent nos femmes, à savoir les plus beaux bijoux que vous trouveriez jamais en Elirondia. Et au cœur de toute cette agitation, il y a notre magie, que nous aimons bien moins pour faire la guerre que pour couvrir Vënmher de richesses. Nous prisons la paix et l'opulence, quoique nous puissions combattre avec ardeur. Mais notre cœur va à Vënker, le dieu de Terre, qui aime les existences heureuses et abhorre la guerre pour la guerre, et non à Menrath le guerrier. Et le grand Vënker nous lie à la Terre, notre Mère à tous, et nous pouvons lui parler et nous en faire obéir, à force de connaissances et de volonté.

Rien que d'en parler, il se sentait fier de son peuple. Pas d'une fierté chauvine, non, mais bien d'un amour véritable pour son peuple. Et cette amour était la seule raison de son attachement au pouvoir. Cette jeune Éthérée, par sa curiosité, pourtant si naïve, avait ravivé en lui un feu qu'il croyait éteint. Il se prit à sourire.

J'espère avoir apaisé votre curiosité, Roxanne, princesse des cieux. Je me réjouis fort que nos deux nations s'entendent et qu'à l'avenir la concorde règnera entre nos deux peuples. Si vous avez des questions, je suis votre homme.

Et en son for intérieur, il savait qu'il ne parlait pas ainsi pour contenter l’Éthérée mais bien par un élan sincère d'amitié pour elle.



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MessageSujet: Re: Crash test de l'aiglon...   Crash test de l'aiglon... EmptyMer 18 Avr - 14:28

Sa tasse de thé invisible tenue entre ses petites mains, Roxanne regardait le Mêrisien, un grand sourire aux lèvres, les yeux brillants. Comme s'il s'apprêtait à raconter une histoire invraisemblable... Pour elle, qui n'avait jamais quitté le pays des éthérés... Ce ne pouvait être qu'extraordinnaire et fabuleusement exotique. Elle était avide de pouvoir explorer des territoires inconnus. Roxanne, contrairement aux autres éthérés ne faisait que peu de cas des frontières et des races.. tout simplement par ce que cela impliqué trop de notions qu'elle ne pouvait pas comprendre... Pour elle... Toute la planète était un seul et même territoire... mais qui avait plusieurs facettes. Le mage qui maîtrisé l'element "terre" commença alors son récit. Il racontait bien, une voix harmonieuse aux sons correctement déliés... Si bien que Roxanne n'eu aucunes difficultés à se concentrer sur ses paroles et à se laisser bercer dans le songe qui commençait à apparaître dans son esprit au fur à mesure des description... Le Merîsien lui offrait même sans le savoir quelques fois des illustrations, tant ses souvenirs devaient être forts et précis. L'esprit de Roxanne, quand à lui attrappait comme un chien fou toutes les bribes de souvenirs que l'homme lui projettait par inadvertance pour s'en faire des connaissances en dentelles et fortement edulcorées du pays de la terre... Si bien que quand Vuzlin eu finit son récit elle resta sur sa faim! Elle voulait vraiment voir ça. D'ailleur ce serait le prochain cap de son voyage! Elle se leva promptement et envoya une main en avant comme pour rattrapper quelque chose... Elle murmura pour elle-même:
Zut! J'ai renversé ma tasse! Elle eclata de rire, ça lui arrivait souvent... Qu'elle maladroite elle faisait! Puis, elle commença à faire ses bagages. Elle comptait bien aller de ce pas voir ce monde surnaturel dont son (infortuné?) ami venait de lui parler. La petite brune, telle une tornade, se mit à s'agitter sur la place du village, tournant autour du Merîsien à lui flanquer le tournis. Elle arrachait par ci, un drap qui était laissé là pour aérer sur le bord d'une fenêtre avant de le fourrer dans son arrosoir. Puis elle entra par là, chez l'artisan boulanger pour en sortir les bras chargés de petits pains chauds et les jetta dans l'arrosoir également... sans se soucier le moins du monde du commercant qui lui tapait sur l'epaule pour se faire payer et qui vociferait tout ce qu'il pouvait. Si bien qu'il finissa même par lui arracher l'arrosoir des mains pour se faire ecouter! Avant de lui rendre immédiatement par ce que Roxanne hurlait, à qui pouvait l'entendre, qu'on venait de lui voler son lapin blanc! Puis, son arrosoir dans les mains elle retourna vers le Mêrisien qui arbhorrait une mine débitative et se planta devant lui:

Ma valise est prête. On prend un cheval? Ou un corbeau?

Il tardait à répondre... Aussi répéta t'elle sa question patiemment:

Bah oui.. pour aller chez vous? A cheval ou a corbeau?
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MessageSujet: Re: Crash test de l'aiglon...   Crash test de l'aiglon... EmptyVen 20 Avr - 20:30

Quatre jours avaient passé. Vuzlin avançait, visiblement à la peine, tandis que Roxanne gambadait dix mètres devant lui. L’Éthérée avait parfois du mal à se souvenir qu'il n'avait pas d'aussi longues jambes qu'elle, et le plantait parfois pour courir après quelque insecte volant, tantôt un papillon, tantôt une libellule. Et autant dire que le Merisien devait alors presser le pas, en dépit de sa fatigue chronique. Bien sûr, il aurait pu utiliser sa magie pour tirer avantage du terrain, par exemple en se façonnant des membres plus longs, plus aptes à le porter à grande vitesse. Mais il n'en avait pas réellement envie, en partie parce qu'il redoutait que Roxanne ne se mette en tête de visiter son psychisme dès lors qu'elle sentirait la magie affluer. Elle était suffisamment imprévisible comme ça, pas la peine d'en rajouter. Quand il y repensait, il se demandait encore pourquoi il en était arrivé là.

La proposition de la jeune étourdie était tombée de la façon la plus abrupte qui fut. Il avait à peine eu le temps de prononcer trois mots qu'elle commençait déjà à courir vers l'extérieur du petit village. Il n'avait d'abord pas cherché à la rattraper et était allé chercher ses affaires dans la petite auberge, jugeant qu'il avait eu assez d'émotions comme cela en Altheria et qu'il était plus que temps de se mettre sur la voie du retour. Puis il s'était mis à songer à Roxanne. Que ferait-elle, à présent débarrassée de lui ? Essaierait-elle tant bien que mal de trouver les portes de Vënmher ? Ou bien changerait-elle d'avis, préférant une errance sans but ? Il avait fait mine de n'en avoir cure puis, insidieux, le remord l'avait gagné. La jeune femme n'avait pas manqué de s'écraser comme une crêpe sur le sol alors qu'elle demeurait dans une paisible localité altherienne. Que ferait-elle face aux bêtes sauvages qui joncheraient son parcours ? Face aux bandits ? Il songea, avec une pointe d'ironie, qu'elle était bien capable de les épuiser par ses babillages et ses tours de passe-passe mentaux. Mais le sérieux repris le dessus et il commença réellement à être inquiet. Leur rencontre avait été agitée mais il ne pouvait pas honnêtement dire qu'il lui voulait du mal. C'était plutôt l'inverse, en réalité. Il l'appréciait bien, cette Éthérée au caractère folâtre et aux manières excentriques. Lui qui était d'une gravité extrême avait bien souvent rêvé de rencontrer son exact opposé, et autant dire que Roxanne ne manquait pas d'être cette personne. Non, décidément, il s'en voudrait de la laisser livrée à elle-même. Peut-être s'inquiétait-il trop, la prenait-il pour une petite chose fragile, et ce sans fondement réel, mais il ne voulait pas courir ce risque. Il tâcherait de la guider le plus loin possible et de veiller à ce qu'elle ne fasse pas de bêtises. Et alors qu'il courait à sa poursuite, pensant qu'elle avait pris le large, il avait constaté avec surprise qu'elle l'avait attendu patiemment à la sortie du village. Il en avait presque ri, en particuliers lorsqu'elle lui avait reparlé de cette histoire absurde de corbeau. A moins qu'elle n'ait parlé d'une corneille ? Peu importait au final. Ils avaient tous les deux pris la route de Vënmher, lui un peu perplexe, malgré la joie de la savoir en vue, et elle... et bien, semblable à elle-même.

Oh, bien sûr, il s'était bien douté du caractère titanesque de sa tâche. Ils étaient peut-être compagnons de route mais Roxanne suivait ses lubies, n'hésitant pas à quitter la route selon ses envies. Seulement, il était loin de se douter que cela le tiendrait tellement à cœur, et c'était là le point fâcheux de l'affaire. Difficile de maintenir dans le droit chemin une personne quand vous semblez plus qu'elle soucieuse de sa propre sécurité. Il se souvenait de la fois où elle avait voulu caresser un ours et où il avait dû courir pour l'en empêcher... en vain. Il l'avait éloignée du plantigrade ulcéré et ils auraient pu partir sans heurts si elle ne s'était pas mise en tête de le calmer par une incursion mentale. Vuzlin avait alors dû neutraliser la bête, sans toutefois la tuer car il répugnait à abattre un animal ignorant des notions de bien et de mal. Il connaissait bien les attitudes qui calment un fauve furieux d'avoir été dérangé mais c'était loin d'être le cas pour Roxanne. Du coup, il avait dû recourir à la magie et emprisonner l'ursidé dans une gangue de terre glaise suffisamment solide pour leur laisser le temps de fuir avant qu'il ne la brise. Il aurait volontiers sermonné Roxanne avec la plus grande vigueur possible s'il s'était douté qu'un argumentaire raisonnable puisse lui faire comprendre la gravité de ses actes. Au final, ils étaient tous les deux en vie, il avait donc laissé couler. Mais autant dire que son enthousiasme avait été bien entamé.

Aujourd'hui, la voilà qui se mettait en tête de parler à un arbre, qu'elle prenait pour un dieu vivant, un roi végétal ou allez savoir quoi. Il avait l'esprit chagrin certes mais s'il était dans cette situation, s'était uniquement de sa faute, à lui et lui seul. Il devait se ressaisir. Roxanne était ce qu'elle était, et personne ne lui avait mis le couteau sous la gorge lorsqu'il avait choisi de l'emmener avec lui. Il saisit donc au vol l'occasion fournie par cette immobilité exceptionnelle de sa part pour tenter de capter son attention.

Roxanne, commença-t-il, je commence à fatiguer. Je suis un peu plus petit que toi, tu vois, je ne tiendrais pas longtemps à ce rythme. Alors si tu voulais bien ralentir, ce serait très aimable de ta part. Je te raconterai une histoire de mon pays, si tu veux.

Il avait l'impression de parler à une enfant, et ce n'était pas en soi très convenable. Mais l'instabilité de la jeune Éthérée l'empêchait de la considérer comme une adulte à part entière. En même temps, il était particulièrement dur pour lui de la traiter comme une gamine qu'on tiendrait par la main. Lorsqu'on la voyait, il s'agissait bien d'une femme, et non d'une fillette. Vuzlin commença à se demander s'il ne s'y prenait pas tout simplement de la mauvaise manière. Aussi, il rajouta :

Et puis, si tu voulais bien me dire ce qui te ferait plaisir pour occuper ce long voyage, je pourrais essayer de te l'apporter. Je suis très serviable quand on me le demande.

Au moment même où ces mots sortaient de sa bouche, il se demanda s'il n'avait pas fait une monumentale erreur.
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MessageSujet: Re: Crash test de l'aiglon...   Crash test de l'aiglon... EmptyLun 23 Avr - 12:17

Les jours passaient, les paysages défilaient sous leurs pieds. Les yeux de l'homme dévoraient le paysage, tandis que ceux de la jeune femme se jettaient sur le moindre brin d'herbe à la recherche de lapins, champignons, papillons, fleurs, caillou doré, scarabé moiré ou autres "trucs" qu'elle seule semblait pouvoir voir. La fatigue assaillait le mêrisien... Mais semblait n'avoir aucune prise sur la jeune femme. Aussi étonnant que ça puisse paraître... Elle était capable de se reposer-en marchant. Jamais elle ne demandait à s'arrêter. Jamais elle ne demandait à manger, boire ou dormir... Elle se contentait trés souvent de suivre ce que faisait son compagnon ou d'avaler ce qu'il lui donnait ou de faire ce qu'il lui conseillait de faire. Quelques fois elle ralentissait sa marche, ayant bloquée sur une bestiole singulière ou un arbrisseau nouveau né tout petit tout mignon... Le temps inespéré pour le Mêrisien de prendre un peu de repos. Vaillant, il se plaignait guère et Roxanne ne ressentait que rarement son epuisement. Au file du temps, il avait appris à lui fermer de plus en plus son esprit.

Roxanne avait maintenant bien du mal à decrypter ce que son compagnon de voyage ressentait ou ce qu'il pensait. Quelques fois, quand il relâchait son intention, lors de son sommeil par exemple, elle se faufilait dans ses songes pour le visiter. Elle se faisait toute petite, tout petite pour ne pas se faire repérer et reveiller son hôte. Ce qui signifiait la fin du songe. Mais là encore, elle trouvait de nombreuses barrières ce qui l'empêchait de pénétrer dans son intimité si bien qu'elle ne parvennait pas à entrer dans ses rêves en cour directement... En revanche, l'être venu de la terre n'était pas avare en souvenirs doux pour raconter les paysages de son pays. Chaques nuits, Roxanne visitait cette partie de ses songes – les souvenirs... Chaques nuits, elle revoyait les même paysages qui savaient l'enchanter mais l'angoisser légèrement aussi. Quelques fois elle voyait même des visages inconnus, des Mêrisiens sans aucun doute qui avaient dût compter pour son compagnon... Des personnes à la trombine avenante qu'elle n'arrivait pas à retenir.Tel une vague léchant la plage, les souvenirs venaient et repartaient sans qu'elle ai pu en savoir d'avantage sur leur compte. Quelques fois, plus rarement, c'est elle qu'elle voyait. Sauf qu'elle ne portait pas du tout la robe qu'elle aimait porter. Pour commencer Vuzlin semblait s'obstiner à la voir pourvu d'une juppe brune longue et d'un corset noir par dessus une chemisette crème. Il la voyait, les cheveux détachés volant au vent, sautillant comme une ecervelée... Mais ce n'était pas elle ça! Des cheveux noirs??? Non! Ses cheveux à elle étaient auburn! Ils tiraient vivement vers le roux! Oohhh et il lui voyait des yeux gris-bleux des yeux tellement clairs qu'on l'aurait dit aveugle... Elle qui avait des yeux verts! Roxanne n'en croyait pas les songes du Mêrisien. Il semblait la percevoir trés différemment de la façon dont elle se voyait elle même. Puis y'avait aussi cette sensation... Accompagnée de son image, il y'avait toujours un sentiment étrange, un mélange de "je-sais-pas-quoi" et de "trouille". Oui c'est ça, il avait peur quand il la regardait, elle le decellait. Mais il avait peur de quoi au juste? Cela restait un mystère pour elle. Puis son image à chaques fois repartait, emportée par la vague et disparaissait à son tour. Roxanne était toujours touchée et heureuse quand elle parvennait à sonder dans les rêves du Mêrisien une image d'elle-même. Cela signifiait qu'au moins une personne sur cette terre pensait à elle. Le monde de Vuzlin était TOUT sauf aérien. Un monde féerique à sa façon. Un monde étrange et légèrement effrayant... Mais chaques songes visités lui donnait envie d'en savoir encore et toujours plus sur son hôte... Qui lui donnait des informations qu'au compte-goutte.

Un jour, tandis qu'elle demandé la route au seigneur des arbres, le mêrisien l'interrompa, ce qui n'était pas son genre. Lui qui était si poli! Elle s'excusa auprés du seigneur et se tourna vers son compagnon. S'il interrompait une conversation si importante c'est que son message devait comporter un caractère urgent. Elle le dévisagea tout en écoutant sa requête:

Roxanne, je commence à fatiguer. Je suis un peu plus petit que toi, tu vois, je ne tiendrais pas longtemps à ce rythme. Alors si tu voulais bien ralentir, ce serait très aimable de ta part. Je te raconterai une histoire de mon pays, si tu veux

Se reposer??? Lui raconter une histoire??? Une affaire urgente? Elle plissa le museau, surprise. Mais le seigneur derrière elle éclata de rire! Elle fit volte face et releva la tête pour regarder l'arbre qui s'adresser à elle :

"C'est vrai Roxanne, vous marchez depuis quatre jours sans vous arrêter ou presque... Il y'a un lac à l'orêt du bois. Vous devriez y faire halte. Nous reparlerons de cela plus tard."

Roxanne acquisa les dires du "seigneur" et le remercia chaleureusement Puis elle se tourna vers la lueur qui filtrait de l'orêt du bois et pointa une direction de l'index.

"Y'a un lac là-bas si tu veux? On devrait pouvoir y installer un campement confortable?"

Puis elle s'agenouilla et ramassa quelques branches... Des séches, des moins séches et même du bois vert. Sans distinction.

"Nous aurons besoin de bois tu crois pas?"

Tandis qu'elle ramassait du bois d'un côté, elle le perdait de l'autre tandis qu'elle avançait en direction du lac. Semant comme un petit poucet. Puis le Mêrisien lui emboîta le pas et marcha à ses côtés :

"Et puis, si tu voulais bien me dire ce qui te ferait plaisir pour occuper ce long voyage, je pourrais essayer de te l'apporter. Je suis très serviable quand on me le demande."


L'éthérée cessa d'avancer et marqua une halte. Surprise par la proposition et marqua un temps de reflexion. Tout autant pour remettre dans l'ordre les mots de l'être venu de la terre que pour en chercher le sens et y trouver une réponse... Elle éclata de rire:

"Mais! Tu me l'as déja donné!"

Pensant avoir donné une explication suffisante, elle posa le tas de bois sur un tronc d'arbre couché pour arracher des touffes d'herbes séches et des pommes de pin. Puis , elle continua a avancer... Et oublia derrière elle le petit bois qu'elle avait ramassé. Quand elle arriva prêt du lac. Elle jetta les pomme de pins sur du gravier et s'agenouilla à côté. Puis elle les disposa soigneusement les unes contre les autres. C'est à ce moment là qu'elle réalisa qu'il n'y'avait plus de bois. C'est pas grave, de toute façon elle n'avait pas froid, bien que la peau de ses longs avant bras d'ethérées était hérissée par une chaire de poule.. Comme pour beaucoup d'éthérée, elle ne detestait par l'air frais contre sa chaire, ça la rassurait même. En revanche, elle trouvait les cailloux inconfortables, ils lui rentrait dans la peau. Elle se releva et lissa ses vêtements:

"Je... je suis pas à l'aise... ici..."

Est ce que ça venait du sol qui lui malmennait les pieds? Est ce que ça venait du lac qui lui donnait le tournis? Ou etait ce tout simplement car elle ne voyait pas le ciel et qu'elle souffrait d'un manque d'altitude?

"Je crois que... que "

Elle commença à grimper à un arbre, se servant avec habilité de ses long bras d'éthérée Puis elle jetta un oeil derrière elle, le Mêrisien, les deux pieds bien campés dans le sol semblait refuser de se risquer là haut. Alors elle desescalade l'arbre avec aisance et lui tendit la main.

"Viens. Tu diras aurevoir à mon pays de la-haut... et mois aussi."

Elle baissa le ton sur cette dernière phrase puis elle alongea un sourire. Il fallait bien qu'elle voit d'autres ciel, non?
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MessageSujet: Re: Crash test de l'aiglon...   Crash test de l'aiglon... EmptyMar 24 Avr - 21:43

Vuzlin regarda Roxanne avec un petit sourire. Décidément, elle n'était pas à cours d'idées lorsqu'il s'agissait de le surprendre. Jusque-là, elle s'était contentée de rester au sol, bien sagement. Il avait d'ailleurs veillé scrupuleusement à ce qu'elle ne tente pas de réitérer son exploit de l'autre jour, ne dormant jamais que d'un œil. Et la voilà qui décidait de quitter le plancher des vaches sans prévenir. Elle semblait heureuse de délaisser la sécurité du sol pour l'équilibre plus précaire des branches, il n'y avait qu'à voir son sourire pour s'en rendre compte. Jusque-là, il n'y voyait aucun inconvénient. Elle semblait assurée, ses mains s'agrippant à des prises fermes, et n'avait visiblement pas envie de se jeter dans le vide comme la dernière fois. Les choses se gâtèrent quand la jeune Éthérée se mit en tête de l'aider à la rejoindre. Autant dire que son sourire s'évanouit aussitôt.

Ce n'était pas qu'il avait le vertige, non. Il avait parfois chu de hauteurs plus importantes, et survécu par la force de sa magie à des atterrissages autrement mortels. Mais quelque chose le mettait mal à l'aise dans le fait de grimper aux arbres. Même sur le bord d'une falaise, il pouvait trouver un appui. Sur une branche, rien de moins sûr. Seulement, il n'avait pas envie de vexer Roxanne. Cela lui tenait visiblement à cœur. Et puis, comme elle le disait, ils quitteraient bientôt Altheria, empruntant tout d'abord les cols puis descendant les pentes de la Couronne, cette vaste chaîne de montagnes qui ceignait le haut plateau altherien. Peut-être voulez-elle jeter un dernier coup d’œil à la terre qui l'avait vu naître, il pouvait pleinement le comprendre. Et comme ce sentiment ne lui était pas étranger, il prit de bon cœur la main de la jeune femme, qui lui offrit son plus beau sourire. Malgré ses réticences, il en ressentit la chaleur.

L'Éthérée avait beau ne pas vivre dans le même monde que tout un chacun, ignorer la plupart du temps la présence physique des autres personnes, Vuzlin avait appris à reconnaître la gentillesse dont elle savait faire preuve envers les personnes auxquelles il lui arrivait de s'attacher. Il y avait quelque chose d'enfantin en elle, au bon sens du terme. Elle pouvait voir en chaque individu la part de lui qu'il avait de meilleur, sans préjugés, sans à priori. Vuzlin, s'il n'était pas non plus sans scrupules, avait appris à mettre de côté bien de ses grands principes depuis qu'il avait endossé la responsabilité du commandement. Mais au fond de lui, il enviait ceux que la vie n'avait pas encore usés au point de vouloir renoncer aux nobles idéaux. Le monde avait besoin de rêveurs, d'idéalistes et d'iconoclastes. Vuzlin connaissait bien les réticences de son peuple pour ceux qu'on ne pouvait glisser dans des cases mais il était convaincu que ces personnes étaient nécessaires à la bonne marche du monde, sans quoi ce dernier tomberait dans la noirceur la plus totale, pour le désespoir de tous.

Une fois juché sur une branche - et assuré qu'il ne tomberait pas au moindre coup de vent - il suivit le regard de Roxanne. Il embrassait une grande partie du paysage environnant. Ce dernier était d'une beauté saisissante. Il n'y avait rien de particulier à vrai dire. Ce n'était jamais qu'une plaine de plus, recouverte d'une herbe verdoyante et de petites fleurs, interrompue par endroits, là où émergeaient les arbres. Pas des grands arbres certes, la plupart étaient des frênes, mais l'endroit respirait la joie de vivre. Vuzlin soupçonnait - si ce mot était approprié - l’Éthérée de lui avoir communiqué son enthousiasme. Le lieu transpirait la simplicité, une simplicité qui tout à la fois reposait et enchantait le regard. La vie y abondait, sans excentricité mais profuse. C'était une vue qui résumait bien l'esprit des habitants de ce pays : derrière un apparent dépouillement se cachait une richesse bien plus grande que ce que pouvait déceler l’œil. N'importe qui pouvait s'y sentir chez lui, pour peu qu'il sache regarder en lui. Vuzlin soupira d'aisance. Il détourna son regard du paysage et observa Roxanne.

A quoi pouvait-elle penser ? Son regard se perdait dans le lointain, mais prenait-elle vraiment le temps de voir ce paysage bucolique ? Ne se contentait-elle pas simplement de projeter ses rêves sur la plaine, comme un peintre arrache à une toile sa virginité en remplaçant l'unité du blanc par la diversité d'une vaste gamme de couleurs ? Il voulait savoir. Pas par curiosité, pas par calcul mais parce qu'il se sentait bien et qu'il voulait savoir si Roxanne partageait avec lui ce sentiment de quiétude qui s'était emparé de son âme. Il se sentait prêt à faire ce qu'il n'avait jamais envisagé avant ce jour. Il allait abaisser les barrières de son esprit, sans retenue, sans même redouter ce qui arriverait. Elle l'avait pris par surprise la première fois et son être s'était rebellé. Sans pouvoir repousser l'intrusion certes, mais rebellé tout de même. Et pour cette raison, il n'avait pas su profiter de la richesse de cette communion. A présent, c'était différent. Il avait appris à connaître un peu mieux celle qu'il considérait comme une amie potentielle. Une amie étrange, insaisissable mais dont il ne doutait pas de la sympathie. Il voulait la comprendre, partager avec elle ses impressions, fusionner son intimité psychique à la sienne. S'il avait pu réfléchir un peu plus, il aurait compris que la part de lui qui avait goûté à l'extase des cieux en redemandait et qu'elle le poussait à renouveler l'expérience.

Mais Vuzlin Arthrond n'avait pas la tête à réfléchir, il se contentait d'agir. Il se sentit un peu désemparé quand son esprit fut à nouveau totalement exposé. Les personnes qui n'ont jamais fait l'expérience du contact avec un esprit étranger ne dressent pas de barrières. En revanche, celles qui en ont fait les frais les maintiennent en permanence érigées et la protection qu'elles en tirent leur semble naturelle. Il suffit de renoncer ne serait-ce qu'un peu à l'isolement de ses pensées pour ressentir une gêne intense. Mais Vuzlin désirait le contact, le recherchait, aussi ne s'en formalisa-t-il pas outre-mesure. Plus dure fut la prochaine étape. Il n'avait jamais fait cela. Il n'était pas un Éthéré et ne pouvait pas donc pas forcer l'esprit d'un autre, ne pouvait pas même faire mine de s'en approcher. Mais Roxanne ne contenait pas son esprit. Il vagabondait, touchait à tout, se mêlait au moindre fragment de conscience qu'elle pouvait percevoir. Une vraie nasse psychique. Il lui suffisait donc de faire en sorte que son esprit paraisse attrayant à ses yeux. Il la vit dans son imagination, telle qu'elle lui apparaissait et cette image, il l'espérait, ne manquerait pas de l'attirer à lui. C'était un peu comme la magie de sa race. Il fallait seulement savoir à quoi l'on faisait affaire, et la compréhension du phénomène en déverrouillait l'accès. Plus désormais qu'à attendre que Roxanne investisse son être.


Dernière édition par Vuzlin Arthrond le Ven 27 Avr - 21:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Crash test de l'aiglon...   Crash test de l'aiglon... EmptyMer 25 Avr - 14:23

Il était trés rare que Roxanne "touche" ou même "éffleure" simplement quelqu'un volontairement. Si bien qu'elle fût surprise du contact chaud, à la fois doux et rugueux de la main du Mêrisien. La chaleur parcourait du bout de ses doigt jusque dans son avant bras. Mais ce n'est pas cela qui troublait le plus la demoiselle, c'était plutôt la sensation de force, de stabilité, de courage qui irradiait de cette poignée de main. Un sentiment de protection qu'elle n'avait jamais épprouvé auprés d'aucun des êtres éthérées. Les êtres de l'air avait plutôt la poigne molle et fuyante... Quand elle n'était pas tout simplement inexistante.

La jeune femme était génétiquement conçue pour parvenir à escalader efficacement les surfaces. Si bien que la quasi totalité de sa force se trouvait localisée dans le bout de ses pieds,de ses doigts, de ses chevilles et dans ses bras. Elle cala le creux de son coude derrière une branche, sa cheville derrière le tronc et plongea son corps vers le bas. Un effet de bascule qui avait pour effet de la stabiliser. Puis elle lâcha la main de l'homme toujours au sol, pour faire glisser la sienne jusqu'a son poignet pour assurer une prise plus ferme. Enfin, elle hissa le mêrisien jusqu'au dessus du passage difficile en se servant du contre poid de son corps suspendu à moitié dans le vide. Finalement, elle lui rendit l'usage de son bras, quoique presque à regret.

Plus en hauteur, les branchages étaient plus sérrés, plus nombreuses et souvent moins solides. Mais grimper devenait facile. Par chance Roxanne avait choisit un arbre trés haut et donc centenaire... Un arbre bien costaud. Car ce qui était bien plus à craindre que tomber d'un arbre... C'était de s'empaler sur une branche cassée! Elle était heureuse que quelqu'un l'ai suivit jusque là... Que quelqu'un l'ai suivit tout court enfait... Jamais jusqu'ici, depuis qu'elle s'était endormi pour toujours, personne n'était résté aussi longtemps en sa présence. Les gens la trouvant souvent... dérangeante. La victoire n'était donc pas seulement de voir le paysage qu'elle trouvait grandiose. Mais plutôt de pouvoir partager ce moment avec quelqu'un. Elle qui avait fait de sa solitude et de ses lapins immaginaires ses compagnons quotidiens. Son petit coeur explosait de joie de cette présence si différente, si protéctrice qui voulait bien d'elle.

Elle posa son regard d'un gris étrange sur le Mêrisien et souria de le voir perché sur une branche solide, agrippé au tronc comme s'il allait s'envoler tout en regardant le paysage. Elle aimait le regarder. Pour elle, il était comme une pièce rare dans ce paysage. Un modèle d'homme terriblement exotique. Déjà de part la couleur de ses yeux tirant sur le rouge et sa stature large par rapport à ceux de sa race. Mais aussi suite à ses bras courtauds et ses cheveux . Les ethérées n'affectionnaient pas les cheveux longs, pour la simple et bonne raison que ça leur prennait du temps à entretenir, et qu'ils préféraient largement passer leur occupation en méditation, mais Roxanne, loin de ses considération appréciait.

Si elle le trouvait beau?... Des fois. Cela dependait de ses songes... Mais souvent elle le trouvait plutôt un brin effrayant! Mais elle lui sentait un fond gentil et rassurant. Elle l'aimait beaucoup. Elle respira profondément, puis plongea à nouveau son regard sur l'horizon, admirant les arbres qui, avec le relief du terrain, dessinaient des escaliers accidentés en degradé de couleur. Son regard gris nuage et son corps se figèrent alors... Son esprit s'absenta quelques instant dans un vide reposant... Roxanne venait de rentrer dans une de ses transes qui s'apparentait au sommeil pour les autres races. Ce laps de temps court et rare ou elle ne rêvait pas. Une méditation qui s'imposait à elle quand elle se sentait bien. Une méditation qu'elle ne maîtrisait pas. Sa déconnexion dura quelques secondes à peine. Mais c'était extrêmement reposant.

Soudain, une sensation de "vide" ou plutôt d'appel d'air se fit dans son esprit. Comme si une porte venait de s'ouvrir dans son dos. Puis son esprit attiré par le mouvement de magie se mit à sonder la barrière psychique du Mêrisien qui s'abaissait. Roxanne, accordant toujours plus d'importance au résultat qu'au pourquoi des choses n'hesita pas à étirer son esprit jusqu'au seuil des pensées du Mêrisien. Mais elle qui fonçait d'ordinnaire tête baissé, hésita avant d'oser entrer franchement. Jamais encore on ne l'avait invité à entrer. C'etait même quelque peu intimidant. Son coeur battait à tout rompre, tandis que son esprit cabochard se décida et bondissa gaiement dans celui du Mêrisien.

L'homme n'opposant plus aucune resistance psychique permettait à Roxanne une balade douce, sans heurt et riche en surprise. Elle apprit tout dabord qu'il avait faim et que l'escalade l'avait fatigué. Mais aussi des choses plus importantes, qu'il avait de lourde responsabilité dans son pays... Mais aussi que rien dans son passé ne l'avait prédisposé à ce poste. Elle voyait des fragments de son passé... Combien il avait dût combattre et combien il avait employé les armes sales de l'ennemi pour se battre et racheter l'honneur à sa famille... Si elle comprennait l'acte et saluait le résultat... Le procédé lui laissait un petit goût amère qu'elle oublia vite heureusement.

Elle vagabondait dans son esprit... Et chaque choses qu'elle prennait, elle le lui rendait par un souvenir provenant d'elle du même genre. Elle propulsait dans son esprit les souvenirs les plus vifs qu'il lui restait. Elle lui offrit une des rares images qu'elle avait de sa mère. Une femme petite, brune, trés replette pour une éthérée... Peut être même le genre de femmes que le Mêrisien avait l'avantage de voir dans ses contrées. Puis, elle lui envoya des flash de cette séance d'electrochoc qu'on lui avait administré pour la sortir du coma.Et lui envoya les images d'un homme pour qui elle semblait vouer une haine eternelle.

Puis elle reprenna son voyage dans les méandres des pensées de son compagnon de voyage. Et certains de ses souvenirs la firent même rougir! Sous ses airs sérieux, le mêrisien s'avérait être une vraie petit canaille. Elle, inculte en ce genre de choses, désarçonnée, dût même quitter le songe un instant pour reprendre pied. Elle avait eu la curiosité de voir dans ses moeurs, la voilà servit! Puis, elle replongea dans son esprit, esperant que l'homme n'avait pas comprit ce qu'elle avait vu et combien ça la mettait mal à l'aise et elle projetta dans son esprit un écureuil. Ou plutôt le souvenir d'un ecureuil qu'elle avait vu quelques instant avant la fusion.

Un de ces écureuil volant qui sait se mouvoir entre les arbres à vive allure. Puis elle se leva, se jetta sur une branche, déclenchant sous elle une nuée de feuilles mortes et éclata de rire. Elle se balança gracieusement pour prendre de l'élan et se jetta sur une autre branche... Sans prêter aucune attention aux trois mètres de gouffre sous ses pieds! Puis elle lâcha prise! Le sol couvert d'humus s'enfonça sous elle et elle aterissa souplement. Puis elle leva la tête vers le mêrisien et brandissa un nid remplit d'oeuf qu'elle avait attrappé au passage on ne sait trop ou:

"Viens manger!"



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MessageSujet: Re: Crash test de l'aiglon...   Crash test de l'aiglon... EmptyVen 27 Avr - 21:27

Vuzlin s'éveilla comme on s'éveille d'un rêve. En un sens, cette incursion n'avait pas été autre chose. Il avait un peu mal à la tête, et une part de son psychisme le blâmait de son inconséquence, mais il n'en avait cure. La sensation de bien-être qu'il éprouvait valait bien ces désagréments... au centuple. Il était heureux, comme jamais il croyait ne l'avoir été. Il aurait été bien en peine de l'expliquer d'ailleurs. La fusion de deux esprits n'est jamais une expérience anodine et peut être parfois un traumatisme. Dans beaucoup de cas, on n'en tire plutôt du déplaisir. Étrangement, cela n'avait pas été le cas ici, bien au contraire. Le retour à la réalité semblait même aussi rude qu'un réveil aux aurores, aussi désagréable que le fait d'être éveillé en plein milieu d'un beau rêve. Cependant, il n'était pas triste que tout cela s'arrête. Tout avait une fin, il le savait. Même les bonnes choses... surtout les bonnes choses. Il soupira, à la fois d'aisance et du regret que la réalité reprenne ses droits.

Il se remémora les différentes étapes de leur voyage commun. Roxanne avait d'abord visité son passé et il avait senti une légère tension lorsque son esprit avait effleuré les souvenirs de sa vengeance. Il avait frissonné alors, en un sentiment mêlé de honte et de peur. La honte d'avoir employé des méthodes si retorses et la peur de se voir jugé par l’Éthérée. C'était une période de sa vie qu'il préférait habituellement oublier et elle avait réactivé en lui le malaise que ses réminiscences ne manquaient jamais de provoquer. Il l'avait donc éconduit avec délicatesse, de façon à ne pas lui laisser l'impression qu'il avait quelque chose à cacher. En échange, elle lui avait offert des images de son propre passé. Une petite femme, trop épaisse pour une Éthérée mais qui lui avait ainsi paru plus sympathique, qu'il avait identifié comme sa mère. Elle lui ressemblait, par certains traits. Puis il vit un être moins agréable, qu'il se surprit à détester, sans même le connaître, se doutant que la perception de Roxanne influait sur lui. Il comprit ensuite quelles souffrances elle avait enduré par sa faute et il haït l'homme de son plein gré pour avoir ainsi malmené une si douce personne. Le Patriarche avait appris à détester l'injustice et se prenait bien vite d'amitié pour ceux qui en étaient victimes. Cela le rapprocha un peu plus de son amie.

Puis, il sentit une ambiance différente. Il se vit percé à jour dans ce qu'il avait de plus intime. Des images de corps entrelacés, de femmes aimées le temps d'une nuit, côtoyées pour un temps mais aussi de personnes ardemment désirées mais l'ayant ignoré ou que jamais il n'avait osé approcher. Sa vie amoureuse, un beau chaos en vérité. Il n'avait jamais vraiment réussi à s'en contenter mais avait compris qu'il devait profiter de chaque instant passé en charmante compagnie. De par son statut de Patriarche, il pouvait parfois se permettre beaucoup de choses et, le reste du temps, se priver de celles qui le tenait vraiment à cœur. Cet instant de leur voyage fut marqué par l'agitation des corps, les murmures glissés à l'oreille, les caresses et les mots tendres. Il crût ressentir une certaine gêne de la part de Roxanne, alors que lui-même n'en éprouvait aucune. Il se surprit même à penser qu'il était incompréhensible que l’Éthérée n'ait aucun souvenir de ce genre. Son voyage spirituel permanent la dispensait-elle donc de rechercher l'extase des sens ? Il voulut savoir, puis fut emporté ailleurs, oubliant de continuer d'y réfléchir.

Roxanne lui nourrit l'esprit de pensées plus légères encore. Il vit gambader un écureuil qui semblait en cet instant l'incarnation même de la joie de vivre. Il voyait un écureuil roux, dont la queue était semblable à une traînée de flammes. Cela lui rappelait Phoebia et les Eradrins mais il s'en moquait. Il n'avait pas envie d'y penser et il rejeta cette idée, alors que l'écureuil prenait une teinte brune plus commune. Étrange. Il comprit alors que la réalité revenait au pas de charge et se retrouva au point de départ.

Roxanne avait bondi de l'arbre, avant même qu'il ait pu s'en rendre compte. Il n'eut d'ailleurs pas plus le temps de s'inquiéter car elle exhiba tel un trophée un nid rempli d’œuf. L'injonction de Roxanne n'était pas dénué de bon sens. Elle faisait déjà des progrès si elle comprenait la nécessité de se sustenter. Aussi descendit-il précautionneusement de l'arbre, prêt à recourir à la magie si cela était nécessaire. Par miracle, il ne dégringola pas et put regagner le sol, ferme sous ses pieds. Son passage en hauteur n'avait finalement pas été désagréable, perdu qu'il était dans ses pensées et celles de Roxanne. Mais il était toujours bon de retrouver son élément. Il s'empara avec douceur du nid, de façon à ne pas risquer de casser les œufs. Ils pourraient se contenter de les gober mais il préférait malgré tout un repas chaud. Aussi fabriqua-t-il un foyer rudimentaire, s'aidant de sa perception magique pour repérer les bons matériaux et les extrayant par de petits sorts. Il dût utiliser ses mains pour allumer le feu, cognant deux pierres. Il lui fallut bien un quart d'heures pour parvenir à allumer un feu viable mais il n'en était pas peu fier. Il cassa les coquilles et déversa leur contenu sur la plaque du foyer, une simple pierre oblongue. En attendant que la cuisson soit achevée, il récolta quelques plantes comestibles qu'il avait repéré dans la plaine. La lecture de traités botaniques fastidieux, imposée par ses conseillers, lui avait autrefois paru bien rébarbative mais il en saisissait à présent la portée. Ils mangèrent à leur faim. Le repas était simple mais il avait trouvé assez de plantes pour leur caler l'estomac, les œufs ne suffisant pas à amener le Merisien à satiété. Il alla se caler dos à un tronc d'arbre et regarda Roxanne vaquer à ses occupations, les yeux mi-clos, tout à la fois assoupi et vigilant. Il fallait bien développer des capacités félines lorsqu'on accompagnait la jeune femme.

Après s'être accordé quelque repos, il rejoignit Roxanne qui causait avec un papillon - il crût même entendre son nom dans la "conversation" quelques mètres avant d'arriver sur elle. Ils allaient bientôt quitter le plateau altherien et entamer la dangereuse descente de la Couronne, qui commençait d'abord par le passage des cols, où l'on était encore en relative sécurité. Toutefois, mieux valait prévenir que guérir, c'est pourquoi il comptait parler des dangers qu'un tel voyage pouvait comporter. Mais avant, il devait s'assurer de quelque chose.

Alors, Roxanne, te sens-tu prête à quitter Altheria ? lui demanda-t-il. Les portes de ton pays sont juste là, devant nous, personnifiées par ces cols dont nous voyons les entrées au loin. As-tu fait tes adieux à la terre des aigles, comme tu le voulais ? Nous n'y reviendrons sans doute pas avant longtemps, toi comme moi.

Il voulait savoir si elle était vraiment prête à partir à l'aventure. Le voyage vers Vënmher ne serait pas de tout repos et il désirait sincèrement qu'elle agisse par envie de voyager, et non simplement pour l'accompagner. Une fois sortis des cols, il lui serait dur de revenir en arrière.
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